Rand Fishkin, fondateur de SEOmoz (société de prestations en search marketing), a publié récemment une étude collective sur les principaux facteurs présumés qui composent l'algorithme de classement des pages de résultats dans le moteur de recherche Google.
Près d'une quarantaine de spécialistes américains, reconnus pour leur expertise dans le domaine du SEO, ont participé à cette étude. Chacun de ces experts a été invité à juger du degré d'importance (via l'attribution d'une note allant de 1 à 5) et à commenter chacun des principaux critères utilisés par Google pour classer une page au sein de ses résultats de recherche.
Les critères de classement ont été répartis en plusieurs catégories (présence et mise en valeur de la requête au sein de la page, autres critères «on the page», popularité du domaine, attributs des liens externes, critères «négatifs» de mauvais ranking d'une page).
A l'intérieur des catégories, les facteurs de ranking ont été évalués et analysés tour à tour par chacun des intervenants. Chaque critère s'est vu décerner une note moyenne (calculée à partir des notes de chacun des experts participants à l'étude) d'importance pour le ranking.
Voici, résumées et traduites, les analyses des contributeurs sur les critères de classement liés à la place et la mise en valeur de la requête dans la page (par ordre décroissant d'influence du ranking).
Tous les experts de l'étude sont unanimes à souligner l'importance historiquement capitale de ce facteur. Beaucoup soulignent aussi les effets bénéfiques sur le taux de clics d'une bonne optimisation des balises title. Caveman prévient cependant du danger de «duplicate content» si la balise title est identique sur toutes les pages d'un site alors que Aaron Wall met en garde contre les titres peu descriptifs (suite de mots-clés).
Les avis sont partagés, à l'image de Jill Whalen, Ben Pfeiffer ou Caveman qui attribuent un rôle-clé à ce critère alors qu'à l'inverse, Michael Gray affirme qu'il est possible de bien positionner une page sans la présence de la requête au sein du body si la page en question bénéficie d'un fort trustrank ou d'une présence de la requête dans les ancres de liens entrants. Rae Hoffman et Aaron Wall mettent de leur côté en garde contre la répétition excessive (risque de spam à l'encontre des moteurs) d'un même mot-clé. Une synthèse d'opinion se dégage tout de même sur la nécessité d'associer un maximum d'expressions thématiquement proches du mot-clé pour lequel la page a été optimisée : c'est cette sémantisation de la page, bien plus que le nombre d'occurrences du mot-clé, qui est importante aux yeux de la plupart des experts sondés : elle permet une meilleur identification du sujet de la page par les moteurs et génère plus de trafic potentiel via le phénomène de «longue traîne».
L'accord entre les participants est quasi-total pour souligner l'attention croissante que Google porte à la thématique d'une page (ou d'un site) dans ses critères de classement. Une écriture « naturelle », génératrice de synonymes du mot-clé de la requête, renforcera le domaine sémantique de la page et boostera celle-ci dans les résultats de Google, à la fois sur le mot-clé de la requête et sur ceux sémantiquement proches (processus de la « longue traîne»).
Les opinions divergent radicalement sur ce facteur : tandis que Russ Jones et Thomas Bindl écrivent en chœur qu'il s'agit du second critère de positionnement « on the page » le plus important, Jill Whalen, Caveman et Todd Malicoat insistent sur la surestimation, voire le peu d'importance de cette balise dans le cadre d'une stratégie de SEO. Caveman affirme même qu'il a positionné de nombreux sites sans l'aide d'aucune balise H1 et met en garde avec Aaron Wall contre d'éventuels risques de «duplicate content» si le contenu de cette balise est identique aux balises title et description.
L'accord entre les experts est total : le bénéfice en terme de positionnement est très faible, voire quasi-nul. Les intervenants mettent par contre en évidence l'intérêt d'un tel nom de domaine pour un netlinking (textes des liens de sites externes constitués par le nom de domaine) et un taux de clics performants (mot-clé de la requête qui apparaît au sein des résultats de recherche en gras dans le nom de domaine).
Même analyse que pour le critère précédent.
Conclusions identiques au facteur «Insertion du mot-clé dans une balise H1» (voir plus haut).
Influence dans la plupart des cas négligeable voire inexistante pour un positionnement dans les pages de résultats «web», de par l'avis unanime des intervenants, qui soulignent cependant d'une même voix le rôle stratégique de ces tags pour un bon ranking au sein de la recherche images de Google et une meilleur accessibilité du site. Seuls les tags associés à des images cliquables (liens graphique) revêtent de l'importance dans le ranking (ces tags prennent alors la même valeur que les ancres des liens textes).
Relativement peu de poids dans le cadre d'une stratégie de positionnement, plus important pour attirer l'oeil de l'internaute et mettre en valeur la thématique de la page.
Nos experts parlent d'une seule voix : cette balise a une influence nulle en terme de ranking mais demeure fondamentale pour contrôler l'affichage du contenu des pages au sein des résultats de recherche et optimiser ainsi leur taux de clics. Balise également très utile, lorsqu'elle est personnalisée sur chaque page, pour éviter le phénomène de «duplicate content». Aaron Wall et Caveman attirent notre attention sur le risque de déclassement si la balise description est identique au titre de la page.
Influence nulle sur le ranking : Google n'indexe plus son contenu.
Voiçi la suite de l'étude collective de Rand Fishkin (SEOmoz) sur les principaux facteurs présumés qui composent l'algorithme de classement des pages de résultats dans le moteur de recherche Google.
Cette seconde partie aborde la place des critères de classement «off the page» dans le ranking de Google.
Tous les spécialistes interrogés pour cette étude insistent de concert sur l'importance fondamentale d'un maillage des liens internes optimisé (barre de navigation avec liens-texte, insertion de mots-clés pertinents dans les ancres) : Jill Whalen qualifie ce critère de «d'ingrédient-clé», Chris Boggs souligne qu'il a «constaté de multiples exemples de positionnements en 1ère page sur des requêtes concurrentielles liées uniquement à un puissant maillage de liens internes». Nombre des intervenants, à l'image de Scottie Clairbone, Joost de Valk et Ani Kortikar regrettent que cette optimisation de la structure des liens internes soit souvent ignorée par beaucoup de webmasters.
Ce type de page «annuaire» n'est pas considéré comme primordial dans le ranking de Google par la majorité des experts (Eric Ward souligne même que «de nombreux sites atteignent les 1ères pages de résultats alors qu'ils ne possèdent aucun lien externe») ; Ben Pfeiffer, Aaron Wall et Rae Hoffma, considèrent cependant qu'une stratégie de linking externe est utile pour aider les moteurs de recherche à déterminer l'univers thématique auquel appartient le site.
L'ancienneté d'une page, c'est à dire sa date d'indexation n'est pas considérée comme un critère de classement fondamental selon nos experts anglophones, à l'image de Aaron Wall et Caveman qui soulignent la «prime à la fraîcheur» souvent accordée par Google aux nouvelles pages. Pour la majorité des intervenants, ce sont, plus que l'âge de la page, l'ancienneté du domaine et des liens pointant vers celui-ci qui sont pris en compte par Google.
Il y a unanimité des intervenants pour affirmer que le nombre de mots ou de lignes d'une page web n'influencera pas ou très peu son ranking dans Google, à l'image de Russ Jones qui indique avoir positionné de très nombreux sites avec «moins de 15 mots par page». Jonah Stein précise cependant que «les pages tout en flash ou avec seulement des images sont rarement performantes en terme de ranking», alors que Wil Reynolds souligne l'utilité d'un contenu textuel étoffé dans la création et l'entretien du phénomène de «longue traîne» (positionnement sur des requêtes ciblées générées naturellement par un long rédactionnel).
Les retours d'expérience des intervenants vont tous dans le même sens : l'importance dans le ranking de Google de la fraîcheur de contenu varie en fonction du degré de sensibilité à l'actualité du sujet traité. Laura Lippay résume bien cette idée lorsqu'elle écrit que la fréquence de mise à jour d'un site sur les animaux n'est pas fondamentale pour la pertinence du site, à l'inverse d'un site de news.